La pratique du lombricompostage requiert peu de manipulations, car le ver est un excellent travailleur. Il suffit de vérifier l’humidité pour qu’elle demeure en adéquation avec l’objectif recherché (à l’image d’une éponge essorée), et d’apporter régulièrement des éléments riches en carbone (papier journal et carton), nécessaires à la bonne structure du compost.
Nous détaillons ici l’ensemble des bons gestes à adopter, ainsi que les éventuels problèmes et leurs solutions.
Vous avez procédé à l’installation et la mise en œuvre d’un lombricomposteur. Il convient désormais de respecter quelques règles pour favoriser sa fonction de recyclage naturel des déchets, et éviter les quelques désagréments possibles.
Les bons gestes du lombricompostage au quotidien
Si vous avez déjà un peu l’habitude de recycler vos déchets ménagers, utiliser un lombricomposteur ne vous paraitra pas très compliqué. Avec les quelques consignes suivantes, lui et ses petits habitants devraient correctement remplir leur mission.
L’aération du lombricomposteur
Comme la décomposition des déchets commence par l’action de bactéries et de champignons, il s’agit de leur donner l’oxygène dont ils ont besoin pour bien faire leur travail. L’aération du lombricomposteur est indispensable pour une décomposition optimale.
Conseils : en cas de doute, n’hésitez pas à brasser le contenu avec un outil qui ne blessera pas les vers (une cuillère en bois par exemple)
La récupération du lombrithé
Le liquide obtenu, appelé le « lombrithé » (ou thé de compost), doit être régulièrement collecté pour limiter l’humidité à l’intérieur du lombricomposteur.
Vous l’utiliserez comme engrais pour fertiliser la terre de votre jardin, ou encore le terreau de vos plantes en pot.
Pour récupérer le thé de compost :
- Placer le bac le plus ancien, situé en bas, sur le dessus et à la lumière pendant une dizaine de minutes pour que les vers s’enfoncent dans le compost, et rejoignent le bac du dessous avec les déchets frais,
- Récoltez le lombrithé à la main ou avec un outil,
- Arrêtez dès que vous voyez un ver. Attendez quelques minutes et répétez l’opération autant de fois que nécessaire. Si vous trouvez des œufs, placez-les directement dans le bac du dessous.
Une fois votre récolte séchée, tamisez-la pour éliminer les éléments du lombricompost qui n’auraient pas été dégradés. Ensuite, placez-les dans le nouveau milieu directement.
Le changement de bac
Généralement fabriqué sur plusieurs niveaux, le lombricomposteur n’utilise, au départ, qu’un bac avec la litière et les vers, que vous recouvrez du tapis d’humidification et du couvercle.
- Lorsque le premier plateau est plein, à 2 ou 3 centimètres sous le bord, placez le deuxième bac au-dessus du premier.
- Mettez un peu du lombricompost déjà transformé et mettez vos déchets comme d’habitude,
- puis, récupérez le tapis d’humidification pour abriter les déchets du nouveau plateau.
En général, lorsque le troisième bac est plein, il est temps de récupérer le compost du premier (cinq à six mois en moyenne). Une fois débarrassé du lombrithé (thé de compost), le premier bac est placé au-dessus et le processus se répète ainsi à l’infini.
Problèmes avec un lombricomposteur : les solutions
Tout est une question d’équilibre. En effet, si une altération de votre système de lombricompostage apparaît, des symptômes gênants surgissent …
Les odeurs désagréables
Elles sont souvent le révélateur de dysfonctionnements du lombricomposteur :
Odeur de putréfaction : l’équilibre entre la quantité de nourriture et le nombre de vers n’est pas bon.
Diminuez l’apport de déchets et d’épluchures ou augmentez la quantité de lombrics.
Odeur d’ammoniac : votre lombricomposteur possède trop de matières riches en azote (matières vertes et fraîches).
L’équilibre pourra revenir avec d’avantages de matières carbonisées.
Odeur de souffre : gorgée d’eau, la compostière manque d’air à sa base.
Mélangez du papier journal déchiqueté avec la litière, entrouvrez le couvercle pour l’assécher un peu, puis limitez la nourriture des vers quelques temps.
Odeur d’œufs pourris : votre lombricomposteur manque d’oxygène.
Il s’agit de brasser le contenu et faire d’avantage de trous d’aération.
Les insectes
Après un mois, le nouveau lombricomposteur va compter de nouveaux habitants. Dès lors, il s’agit de bien les identifier pour prendre les bonnes mesures. Comme nous l’avons vu dans l’article Lombricompostage : recycler ses déchets écologiquement, certains insectes sont utiles à son bon fonctionnement.
Pour éviter la prolifération d’habitants indésirables, en général il suffit de bien maintenir le couvercle sur le lombricomposteur.
Autres désagréments du lombricompostage
Des vers sur les parois
Il peut y avoir plusieurs causes à ce phénomène :
- La litière est trop humide : mettez du papier journal et aérez le lombricomposteur.
- La litière est trop acide : ajoutez des coquilles d’œuf séchées et réduites
- Les conditions sont impropres à l’activité des lombrics et à sa population : redémarrer à zéro votre lombricompostage avec moins de vers.
Des mouches à fruits
Dans ce cas de figure, il y a également plusieurs causes possibles :
- La nourriture exposée à l’air libre, attire les mouches et elles pondent leurs œufs : couvrez les résidus d’une couche de litière.
- La nourriture est trop abondante : diminuez-la quelque temps.
Même si les premiers mois, le lombricomposteur requiert une surveillance bienveillante et assidue, vous allez bientôt vous familiariser avec votre système, pour mieux observer et anticiper ses changements et évolutions.
Arnaud Bouvard
Ça vous a plu ? Partagez !!