Une bonne isolation de son logement est fondamentale pour tout projet de rénovation énergétique.
En effet à quoi bon disposer d’une solution de chauffage performante et écologique si votre maison est une vraie passoire !
On estime que les murs sont à l’origine de 20% des déperditions de chaleur.
Dès lors, conscient de l’importance de limiter cette source de pertes de chaleur, se pose la question du choix de l’isolation thermique des murs par l’intérieur ou par l’extérieur.
Sommaire
L’intérêt d’isoler sa maison
Moins de chauffage, plus d’économies d’énergie
Que votre projet de rénovation soit l’isolation de vos murs par l’intérieur ou par l’extérieur, les objectifs sont souvent les mêmes.
Vous gagnez en confort thermique, tout en réalisant des économies d’énergie.
Avec l’isolation, vous réduisez votre consommation d’énergie et le montant de votre facture, quelle que soit votre solution de chauffage (électricité, gaz, solutions en énergies renouvelables).
Effet positif par ricochet, vous faites du bien à notre petite planète, en rendant votre maison ou votre appartement moins énergivore. Ainsi, en isolant votre habitat, vous réalisez des économies tout en participant à la lutte contre le réchauffement climatique.
Isoler en priorité le toit puis les murs de son logement
Nous l’avons vu, les murs constituent la 2ème source de déperdition de chaleur, après le toit. Leur isolation est la solution la plus employée en France. D’ailleurs les techniques de pose des matériaux adaptés aux murs sont simples. En outre, il est souvent judicieux d’adjoindre l’isolation thermique des fenêtres à ces travaux.
Un audit thermique permettra d’identifier les priorités. En effet, il permettra de définir les travaux à réaliser en premier pour votre logement. À ce sujet, l’isolation de vos combles pourrait bien être la priorité, représentant souvent 30% des déperditions thermiques.
Par ailleurs, oubliez le DPE pour un projet d’isolation. Seul, il ne vous donnera que des informations très succinctes.
On veillera également à supprimer toutes les sources d’humidité dans les maçonneries, dues à des remontées capillaires ou des infiltrations. C’est indispensable, car l’eau est un fort conducteur de chaleur. À son contact, les matériaux perdront tous leurs pouvoirs isolants.
Isolation thermique : les principes importants
Comprendre la Résistance thermique et la conductivité
Bien que ce ne soit pas les seules, elles sont deux notions fondamentales à assimiler et à retenir.
Tout d’abord, elles constituent d’excellents indicateurs de performance, en particulier celle des matériaux isolants.
De plus, ce sont des critères qui déterminent l’éligibilité à certaines aides financières de l’État (détaillées plus bas).
La résistance thermique (R)
Elle dépend de la conductivité d’un matériau et de l’épaisseur choisie. Son unité de mesure est m2 K/W. Plus la résistance thermique est élevée, plus le matériau est isolant !
Pour respecter la Règlementation Thermique RE, pour les murs, elle doit être entre 2 et 2,9 m2 K/W minimum.
NB : Elle dépend de la présence d’un mur d’un volume mitoyen non chauffé, et également de la zone climatique.
En zones H1, les coefficient de résistance thermique seront plus élevés, en zones H3, les plus faibles.
Les exigences en matière de résistance thermique pour les toitures, les murs, les planchers sont en passe d’être rehaussés en 2023 !
La conductivité (lambda λ)
Se mesurant en W/(m.K), elle donne des indications sur la capacité du matériau à laisser passer la chaleur. En effet, il existe un phénomène naturel de transfert de chaleur entre 2 corps. La chaleur va du corps chaud au corps froid. C’est pourquoi plus la conductivité lambda d’un matériau est faible, plus ce dernier est isolant.
Enfin les ponts thermiques (discontinuités d’isolation) peuvent affecter ces valeurs de performance. Il importe donc de bien les identifier, notamment grâce à l’audit thermique, pour maximiser le pouvoir isolant des matériaux.
Les principaux matériaux isolants pour les murs
Ils sont nombreux et diffèrent selon leur composition et leur conditionnement.
Pour les murs, toutes les laines conviennent, qu’il s’agisse de laine minérale (roche, verre) ou végétale et animale (chanvre, lin, coton, mouton).
Vous pouvez également utiliser les isolants à base de polystyrène expansé (PSE), de polyuréthane (sous la forme de panneaux), ou encore la fibre de bois.
En revanche vous oublierez la ouate de cellulose, plus adaptée aux combles et aux plafonds.
Néanmoins, son usage demeure possible dès lors qu’elle est injectée dans une structure à ossature bois ou métallique.
En matière de conditionnement, il faudra choisir des matériaux semi-rigides ou rigides pour isoler vos murs.
Ainsi, ils offriront la bonne tenue mécanique nécessaire.
Enfin, plus ils sont épais, plus ils isolent. Mais dans le cas d’une isolation par l’intérieur, ils réduiront la surface de l’espace habitable.
Une question vous taraude peut-être depuis longtemps ! Isolation des murs par l’extérieur ou par l’intérieur ?
Voici de nombreux détails sur les deux solutions pour isoler thermiquement votre logement.
Comment isoler un mur intérieur ?
Quels sont les meilleurs matériaux isolants pour les murs intérieurs ?
Nous avons dressé précédemment la liste des matériaux adaptés aux murs. Aussi, selon vos objectifs en matière de performance, vous vous baserez sur les paramètres de résistance thermique et de conductivité conformes à votre projet de rénovation (ou de construction).
Puis, en raison de la perte de surface à l’intérieur des pièces, vous adapterez votre sélection en fonction du pouvoir isolant par rapport à l’épaisseur du matériau. L’idée est de trouver un compromis entre résistance thermique souhaitée et mètres carrés perdus.
Enfin, le coût pourrait être également un critère important pour vous, bien qu’il existe désormais une aide financière conséquente. D’ailleurs, nous abordons le sujet du financement en fin d’article.
Si le polyuréthane en panneau fait partie du haut de gamme, la plupart des laines (de roche, de verre, …) sont très abordables. Parmi les prix intermédiaires, on retrouvera le chanvre, le coton recyclé et la laine de bois, faisant partie des matériaux isolants naturels pour une maison plus écologique.
Les techniques de pose
- Pose d’un système de doublage comprenant le matériau isolant et le parement plâtre.
- La pose du matériau entre les murs et une ossature métallique, sur laquelle on place ensuite des panneaux de plâtre.
Les avantages
S’ajoutant évidemment à l’amélioration de la performance thermique du logement, ils sont multiples :
- Facilité de mise en œuvre des techniques d’isolation et de pose des matériaux.
- Suppression de l’effet de parois froides et de condensation, augmentant avantageusement le confort thermique.
- Le système de doublage permettant une redistribution des gaines (électricité, eau).
- Un coût inférieur à une isolation par l’extérieur.
- L’aspect des murs extérieurs est préservé.
Les inconvénients
- La réduction de l’espace intérieur habitable.
- La nécessité de laisser les lieux vacants le temps des travaux.
- La refonte du plan électrique (prises, interrupteurs, appliques, etc.)
- Dernier inconvénient : la décoration intérieure à refaire.
L’isolation des murs par l’extérieur
Quels matériaux pour l’isolation thermique des murs extérieurs ?
Nous les avons évoquées précédemment, les différents isolants se répartissent dans 3 grandes familles de matériaux :
- Les isolants synthétiques et plastiques tels que le polyuréthane, le polystyrène (extrudé), ainsi que le Polyisocyanurate,
- Les isolants naturels en fibre végétale ou animale, tels que la laine de mouton, les plumes de canards, le chanvre, la fibre de bois.
- Et enfin les isolants minéraux, tels que la laine de verre et la laine de roche.
Vous ferez votre choix en fonction des risques auxquels peut être exposée votre maison.
Ainsi des conditions climatiques spécifiques pourront requérir certains isolants en particulier. Par exemple, pour des régions humides, vous préférerez un isolant synthétique, comme le polyuréthane ou le polystyrène.
Pour une région sèche et chaude, plus sujette à des incendies, la laine de roche ou de verre sera très appropriée, du fait de sa bonne résistance au feu. Celle-ci se mesure grâce à un indice M, et le classement s’échelonne de M0 à M5.
Enfin, la performance thermique sera bien sûr un élément déterminant pour améliorer l’isolation thermique extérieure (ITE). À vous de trouver la bonne combinaison entre le pouvoir isolant et votre budget. Pour mémoire, un certain niveau de résistance thermique pour les murs est requis pour obtenir certaines aides financières.
Les techniques d’isolation pour les murs extérieurs
- La pose d’un isolant (parfois sous la forme de panneau) recouvert ensuite d’un enduit mince ;
- Ou la pose d’un isolant puis la fixation d’un bardage (1) ventilé, qui résiste mieux dans la durée.
(1) Bardage = revêtement protecteur, sous la forme de planchettes de bois, ou de PVC, ou encore sous la forme de tôles ou plaques métalliques, ou enfin sous la forme de pierres d’ardoise.
Les avantages
Le gain en performance thermique grâce à l’isolation des murs par l’extérieur est bien sûr l’avantage majeur. Les autres sont les suivants :
- Réduction plus importante de la consommation d’énergie pour le chauffage.
- Peut se réaliser en tant que travaux complémentaires à un ravalement de façade.
- L’intérieur de l’habitat n’est pas affecté en termes de surface, ni en termes de travaux de décoration intérieure.
- Le logement peut être occupé pendant les travaux à l’extérieur.
Les inconvénients
- Le prix de l’isolation extérieure est souvent plus important que pour une isolation des murs intérieurs.
- Chaque bâtiment constitue un cas particulier, en fonction de son architecture globale (balcons, pignons, loggias, parois vitrées, …)
- L’opération engendre la modification de l’aspect de la façade du bâtiment.
- Compte tenu de l’épaisseur du coffrage et des panneaux, il faudra créer une avancée de la toiture, et adapter le système d’évacuation des eaux de pluie.
- Le projet doit recevoir l’accord des architectes des bâtiments de France.
- Il est nécessaire d’isoler les appuis de fenêtre.
Choisir des professionnels certifiés
Le choix d’une entreprise pour la réalisation de vos travaux d’isolation n’est pas à prendre à la légère.
Techniques de pose et qualifications requises
Certaines qualifications QUALIBAT vous donneront l’assurance d’une prestation réalisée conformément aux règles de l’art. Elles certifient que l’entreprise du bâtiment maîtrise les différentes techniques de pose.
Ainsi, il existe des qualifications Qualibat spécifiques pour l’ensemble des différents travaux d’isolation. En vous rendant sur le site france-renov.gouv, vous aurez accès à une base officielle de données d’entreprises qualifiées.
Dans le cadre d’un projet de rénovation énergétique globale, incluant donc l’isolation des murs, le professionnel devra disposer de la qualification Qualibat 8632 ou 8633. Autre qualification valable, CERTIBAT Offre globale de rénovation énergétique.
La certification RGE
Par ailleurs, notez bien que la mention RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) est obligatoire pour bénéficier des aides financières ou d’un ECO-PTZ (Eco-prêt à taux zéro).
Ce label est accordé par les pouvoirs publics aux entreprises et aux professionnels du bâtiment, dès lors qu’ils possèdent toutes les compétences requises.
Il garantit que les intervenants ont suivi toutes les formations nécessaires à l’exercice de leur métier. Il existe ainsi un label RGE pour chaque catégorie de travaux. Et pour l’isolation, il s’agit du RGE QUALIBAT, attribué pour 4 ans et incluant un contrôle annuel.
Coûts de ces travaux d’isolation
Les prix moyens
Nous l’avons évoqué, l’isolation thermique des murs par l’extérieur est plus coûteuse.
Ensuite, les prix sont évidemment variables selon les matériaux isolants choisis et les techniques de pose qu’ils impliquent.
- Pour une isolation par l’intérieur, les prix fourniture et pose s’échelonnent entre 50 et 90 euros par mètre carré.
- Pour l’isolation par l’extérieur, ils varient de 100 à 200 euros par mètre carré. Le budget global varie aussi selon la finition que vous choisirez pour votre façade extérieure.
Les économies potentielles
Selon les derniers chiffres de l’ANAH (l’agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat), isoler les murs de sa maison permet de générer des économies substantielles !
Isolation complète | intérieure | extérieure |
---|---|---|
Baisse Consommation énergie | -20% | -25% |
Gain annuel selon mode de chauffage | 350 à 475 € | 450 à 600 € |
Isolation partielle | intérieure | extérieure |
---|---|---|
Baisse Consommation énergie | -10% | -6% |
Gain annuel selon mode de chauffage | 175 à 240 € | 105 à 145 € |
Ces chiffres sont basés sur une isolation permettant de bénéficier d’une résistance thermique de R >= 2,8 m2.K/W.
Rappelez-vous : la réglementation thermique RE2020 (maisons Basse Consommation BBC) préconise un niveau entre 2 et 2,9 m2 K/W.
Mais pour bénéficier des aides d’État, ce coefficient devra égaler 3,7.
Les économies sur la consommation de chauffage devraient donc être largement supérieures avec un indice de résistance thermique plus élevé.
Les aides pour financer son isolation
Le critère de performance est essentiel pour prétendre aux aides disponibles.
En l’état actuel de la loi, la résistance thermique doit être au minimum de 3.7 m².K/W pour être éligible aux différentes primes et subventions.
Toutefois, vous auriez tort de vous limiter à ce niveau de performance.
En investissant dans une résistance thermique supérieure (5 et plus), non seulement vous vous garantissez l’accès aux aides, mais vous gagnez en performance thermique, et donc en économies d’énergie.
De surcroît, vous anticipez les futures révisions de la réglementation à la hausse (c’est la tendance !).
Enfin, pour un surcoût qui ne concerne que le matériau isolant, vous valorisez un peu plus votre patrimoine pour les 10 ou 15 années à venir.
MaprimeRénov’
Cette nouvelle aide financière est la dernière-née. Elle est le résultat de la fusion entre le Crédit d’impôt Transition énergétique (le CITE) et l’aide de l’Anah « Habiter Mieux Agilité ».
Destinée notamment à lutter contre la précarité énergétique, la subvention MaPrimeRénov’ est disponible pour l’ensemble des ménages modestes, très modestes, intermédiaires et aisés. (Voir le tableau des ressources de ces ménages).
Les montants de Ma Prime Rénov pour l’isolation des murs
Isolation / Ménages | Très modestes | Modestes | Intermédiaires |
---|---|---|---|
Par l’intérieur | 25 € / m2 | 20 € / m2 | 15 € / m2 |
Par l’extérieur | 75 € / m2 | 60 € / m2 | 40 € / m2 |
Cette prime est conditionnée à des plafonds de dépenses
Isolation | Plafonds |
---|---|
Par l’intérieur | 70 € / m2 |
Par l’extérieur | 150 € / m2 |
Cette prime d’aide unique à la rénovation énergétique est cumulable avec l’ECO-PRÊT
L’éco-prêt à Taux Zéro (ECO-PTZ)
Pour être éligible à l’ECO-PTZ, l’isolation thermique des murs donnant sur l’extérieur doit concerner au minimum au moins 50 % des surfaces.
Le montant maximal du prêt est de 15000 euros, si l’isolation est le seul travail de rénovation réalisé (25000 à 30000 en cas de pluralité de travaux). La durée de remboursement est de 15 ans maximum.
Enfin, le logement doit être votre résidence principale et avoir été construit depuis plus de 2 ans.
TVA à taux réduit 5,5%
Selon l’article 278-0 ter du Code Général des Impôts, l’isolation des murs fait partie des travaux de rénovation énergétique pouvant bénéficier du taux réduit de TVA. Néanmoins, ces travaux devront respecter le critère de performance requis (R >= 3,7 m2 K/W)
Conclusion
L’isolation de vos murs n’est pas prioritaire si la toiture de votre logement et en particulier vos combles ne sont pas correctement isolées. S’agissant de l’isolation thermique des fenêtres, celle-ci pourrait être judicieusement envisagée dans le cadre de votre projet d’isolation des murs.
Si vous avez la moindre interrogation et pour être impartialement conseillé, nous vous invitons à vous faire aider par un conseiller FRANCE RENOV. C’est un service public sous l’égide du ministère de la Transition Écologique. Il vous accompagnera dans toutes les étapes de votre projet.
Arnaud Bouvard
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